Notre vision de la ferronnerie

Aujourd’hui, les termes de « ferronnerie », « ferronnerie d’art » et « fer forgé » sont largement galvaudés et ont perdu tout leur sens véritable.

Paradoxalement, ces termes suscitent encore dans l’imaginaire collectif une certaine qualité de travail, de savoir faire ancestraux, et en fin de compte une partie de rêve, perdu dans l’ère de l’uniformisation à outrance et de rentabilité exagérée.

Soit par manque de connaissance ou par le zèle d’industriels et de commerciaux qui utilisent l’aura de ce beau métier, il semble difficile pour les clients de définir les caractéristiques de ce travail au regard des nombreux ouvrages contemporains avec appellation « fer forgé ».

  C’est pourquoi, par ces quelques lignes, j’ose définir ce qu’est vraiment la Ferronnerie.

 

Le terme de « Ferronnerie » est apparu, avec le sens que l’on connait aujourd’hui, à savoir « Travail du métal à chaud », au milieu du XIXème siècle.

En fait, c’est à la fin du XVIIème et durant toute la période du XVIIIème que le fer forgé a connu son apogée grâce notamment à la réalisation de rampes d’escalier, de grilles monumentales et de portails (Versailles, Nancy…). Les ferronniers et plus exactement les « Serruriers » de l’époque (« serrurier » étant le terme utilisé à cette période), ont pu s’exprimer et s’épanouir artistiquement et faire évoluer le métier.

A cet époque, il n’y avait pas de spécification « Serrurier d’art », chacun étant de « simple artisan qui avait la capacité à se surpasser »*.

 

 

Si, au milieu du XIXème siècle, la « ferronnerie » a quelque peu décliné avec l’apparition de la fonte (métal coulé dans un moule) qui proposait des ouvrages à moindre coût, un regain, un renouveau et une libération artistique du début XXème ont propulsé la ferronnerie d’art au summum de l’art architecturale et décoratif (Edgar Brandt, Paul Kiss, Raymond Subes, Poillerat… pour ne citer que les plus célèbres).

 

Alors, qu’est-ce que la Ferronnerie?

 

La ferronnerie consiste au travail du métal principalement à chaud grâce à une forge, une enclume et un marteau.

Le ferronnier réalise entièrement les éléments décoratifs nécessaires à son œuvre, sans avoir recours à des éléments préfabriqués industriels.

Car en effet, nombreux sont ceux qui utilisent ces éléments « fer forgé » et ne font que les assembler. Bien que cela n’enlève en rien le sérieux de ceux qui le font, ni la qualité physique (solidité) de la pièce, le travail est indubitablement et totalement différent.

 

Le ferronnier dessine, conçois et forge tous ses décors
en partant d’un fer laminé brut (barre), n’ayant recours qu’à ses connaissances techniques, à son imagination et sa créativité.

 

*source: livre de la ferronnerie d’art du XXème siècle, Karin Blanc.