La Ferronnerie d'Art
« La ferronnerie d’art » est un terme aujourd’hui largement galvaudé, tout comme les termes de « ferronnerie» et « fer forgé » incluant tout ouvrage métallique.
Et pourtant, ces termes suscitent encore dans l’imaginaire collectif une certaine qualité de travail, de savoir-faire ancestraux, et en fin de compte une partie de rêve, perdu dans l’ère de l’uniformisation à outrance et de rentabilité exagérée.
Soit par manque de connaissance ou par le zèle d’industriels et de commerciaux qui utilisent l’aura de ce beau métier, il semble difficile pour des personnes non averties de définir les caractéristiques de ce travail au regard des nombreux ouvrages contemporains avec appellation « fer forgé ».
Le ferronnier dessine, conçois et forge tous ses décors.
En partant d’un fer laminé brut (barre), n’ayant recours qu’à ses connaissances techniques, à son imagination et sa créativité.
La Ferronnerie d'Art et La Forge de Rohane
Depuis l’antiquité, l’homme travaille le fer. Le feu étant le premier outil indispensable du forgeron, il a permis de rendre malléable cet étonnant minerais et a contribué au développement des civilisations.
Si le terme de « ferronnerie » est apparu bien plus tard, c’est au XVIIeme et au XVIIIème siècle que la ferronnerie a connu son apogée.
De nouvelles techniques (que nous utilisons encore aujourd’hui), de nouveaux outils ont permis la réalisation de grilles monumentales, des rampes d’escaliers, des portails, du mobilier… (château de Versailles, Place Stanislas, etc…).
Après un léger déclin au XIXème siècle avec l’apparition de la fonte, moins onéreuse, le fer forgé réapparait à la fin du XIXème et connait à nouveau un véritable essor jusqu’en 1950 où des styles bien marqués se sont imposés (Art nouveau, art déco, 1940, etc.) et ce grâce à de nombreux artistes ferronniers comme Edgar Brant, Paul Kiss, Gilbert Poillerat…
La ferronnerie consiste donc (principalement) au travail du métal à chaud, à l’aide d’une forge, d’une enclume et d’un marteau !
Si d’autres aspects techniques comme le repoussage (ou relevage) peut amener le ferronnier à travailler des feuilles de métal à froid (cuivre, laiton, fer), pour notamment la réalisation de feuillages d’ornement, le ferronnier conçoit et forge tous les décors nécessaires à son ouvrage.
C’est pourquoi, soucieux de respecter les valeurs de notre métier, la Forge de Rohane s’engage à respecter les fondements et les techniques définies par La Fédération Française des Ferronniers et Forgerons.
Nos engagement
La matière
Le travail du ferronnier n’est plus seulement subordonné à l’emploi exclusif du fer sous toutes ses composantes. Le forgeron peut associer avec bonheur d’autres matériaux au service de son art. Il a cependant l’obligation d’informer son client sur la nature et la qualité des matières premières utilisées.
L’art du trait
L’ouvrage de ferronnerie doit traduire avec subtilité la personnalité de son commanditaire et celle de l’artisan qui lui a donné corps tout en se plaçant au service de l’architecture qui l’environne.
De ce fait, le dessin, le croquis ou l’esquisse participent nécessairement à la genèse de chaque création et en assurent son unicité.
Concomitamment à l’utilisation de procédés graphiques modernes, l’ art du trait doit être mis en valeur, préservé et transmis.
Digne héritier de traditions ancestrales, le ferronnier d’art adapte aujourd’hui son travail aux technologies nouvelles.
Il doit le faire en totale harmonie, en parfaite complémentarité avec les travaux de forge traditionnels.
Mode et style
Chaque fabrication, chaque ouvrage se réalise dans son contexte, un lieu, une référence, qui contribuent de ce fait à l’identification et l’attribution d’un style.
La ferronnerie d’art ne s’y soustrait pas et l’artisan doit s’engager à respecter le style imposé à son ouvrage avec le souci de la plus grande exactitude possible.
Fabrication et assemblage
Les techniques d’exécution et d’assemblages propres à la pratique traditionnelle du métier, restent longues et fastidieuses à appliquer. Elles garantissent toutefois indiscutablement l’authenticité et la noblesse de l’ouvrage ainsi réalisé.
Les méthodes d’assemblages réalisées par tenons, mortaises, embrèvements, rivetage, vissage, épaulements, trous renflés à chaud, entailles mi-fer, soudage à la forge, nous ont été dictées par des siècles de tradition. Le ferronnier d’art a le devoir de les perpétuer et de les transmettre.
D’autres procédés sont toutefois envisageables. L’artisan peut les mettre en oeuvre sous réserve d’en avoir préalablement averti son client et requis son aval. Par ailleurs, le ferronnier d’art devra clairement expliciter les conséquences physiques, esthétiques et qualificatives induites par l’utilisation de ces techniques modernes ou innovantes dans la réalisation de l’ouvrage.
De la nécessité de la forge…
Il est indispensable de distinguer le fer « ouvré » à froid même si il est travaillé dans les règles de l’art, du fer « forgé » obligatoirement transformé à chaud.
Le fer et le feu doivent ainsi s’associer à la main et à l’esprit afin qu’il soit réellement question de ferronnerie d’art. La forge demeure donc l’outil primordial sans lequel le métier ne saurait subsister et garder ses lettres de noblesses.
Le forgeron ne peut s’y soustraire quelque soient les innovations techniques dont il pourrait faire usage en complémentarité et au service de son art.